Par ailleurs, nous ne comprenons pas les décisions du Ministère des Armées qui vont à l’encontre de la reconnaissance de la dangerosité des exercices opérationnels présentée sur des articles de son site web et du rapport du « Haut Comité d’évaluation de la condition militaire » (HCECM) :
Le site web du ministère
« Aujourd’hui, les entraînements extrêmes y compris les phases de préparation les plus dures et les plus complexes sont le prérequis incontournable pour le succès des opérations extérieures en conditionnant des soldats aguerris physiquement, psychologiquement et moralement. »
« C’est pendant ces entraînements qu’ils puisent leur volonté en les confrontant de façon répétée et durable à des conditions extrêmes et dans des milieux inhabituels et hostiles.»
« Exigeante, sans concession, la mise en condition avant projection prépare nos soldats et nos unités à faire face à toutes les situations auxquelles ils pourront être confrontés au cours de leur mission, y compris les phases de combat les plus dures et les plus complexes.»
« C’est grâce à ces formations que nos armées limitent le nombre de blessés et de morts sur les théâtres d’opérations ».
Le rapport du haut comité d'évaluation
de la condition militaire
Ces risques sont aussi reconnus par le « Haut Comité d'évaluation de la condition militaire « (HCECM) qui vient de diffuser en septembre 2019 un rapport dont l’objectif est d’apporter des recommandations au Ministère des Armées :
« À côté des pertes subies dans le cadre d’opérations militaires conduites contre des ennemis ou des belligérants identifiés, les armées déplorent également des pertes liées aux activités de préparation opérationnelle, d’activités aériennes ou à la mer. Le combat nécessite en effet un entraînement préalable selon des modalités proches de ce que pourraient rencontrer les militaires déployés. Cela conduit à des périodes de mise en condition opérationnelle qui ne sont pas nécessairement sans risque tant sur terre, qu’en mer ou dans les airs. »
« qu’il fallait donner une base juridique à l’ouverture des droits d’un militaire tué en dehors du périmètre géographique de l’opération dans une action dont la finalité immédiate était à contribuer à celle-ci ».
« Les militaires vivent dans un univers de signification où la blessure qui les guette et la mort qui peut advenir n’ont de sens que si précisément ils ne sont ni des victimes, ni des accidentés du travail : leurs épreuves doivent échapper au « commun » et participer d’un « rang » qui les distingue dans la société française. ».